Jour 1 - Cusco au Camp de base à 3900m au-dessus du niveau de la mer
Nous avons fait 2 heures de minibus pour se rendre à Mollepata prendre notre déjeuner puis un autre 20 minutes de minibus pour se rendre à Cruzpata (3400 mètres) pour commencer notre expédition. La pluie avait cessé entre temps pour ne recommencer qu'à la minute où nous avons mis le pied dehors du minibus. C'est donc sous une bruine légère que nous sommes parti. Nous avions la chance d'avoir avec nous des chevaux et un cuisinier pour s'occuper de transporter tout l'équipement de camping, nourriture et effet personnel comme les vêtements du groupe. Nous n'avions qu'à transporter nos effets pour la journée. Nous étions 6 dans notre groupe à marcher ensemble (un couple de la Nouvelle-Zélande, un couple de San Francisco, moi et notre guide).Dans ce premier bloc, nous avons marché environ 8 km pour nous rendre au camp de base. Le couple de la Nouvelle-Zélande était très athlétique et fonçait dans la piste comme des gazelles. J'arrivais à suivre, mais j'avoue que le rythme rapide m'a un peu surprise. La route de cette journée était un mélange de montée et de plat. Un bel entraînement pour la deuxième journée qui devait être la plus exigeante.
Malheureusement, arrivée au camp de base, je fus prise de nausées incontrôlables et de crampes intestinales spectaculaires. Le malaise des hauteurs venait de frapper. Je n'avais plus aucun appétit, je frissonnais de partout, et c'est la main tremblante que je me suis forcée à manger un peu lors du diner. L'après-midi, nous devions aller faire une trek assez difficile dans la montagne pour aller voir un lac, mais j'ai décidé de rester me reposer au camp. Au souper, les nausées étaient encore très présentes et j'ai dû me forcer à manger un peu. Je suis allé au lit à 19h30 seulement pour passer une très courte nuit à avoir froid, être malade et à angoisser sur le lendemain...
Jour 2 - Soraypampa - Salkantaypampa (4600 mètres) - Chaullay (2900 mètres)
Me sentant encore tout croche, j'ai décidé d'écouter mon corps et de prendre ça cool. Pour la partie du matin (6 km de montée en haute altitude), nous avions la possibilité de louer un cheval et c'est ce que j'ai fait. Je ne le regrette pas. Premièrement, l'ascension du col était brutale. Les gens qui la faisait ne pouvaient pas vraiment profiter pleinement de la vue alors que moi oui. De plus, j'avais un super bon cheval et j'ai redécouvert le plaisir de l'équitation.
J'ai même eu la chance de voir un aigle! Je suis arrivée au sommet environ 30 minutes avant mes collègues de marche. Il y faisait un froid intense et c'est avec joie que j'ai amorcé la descente avec eux environ une heure après mon arrivée.
La descente de 18 km s'est vraiment bien passée. Plus nous avancions plus mon énergie revenait et à l'heure du lunch mon appétit était presque totalement de retour.
Malheureusement la pluie s'est mise de la partie pour la dernière portion de la journée et nous avons dû faire le dernier 2 heures sous la pluie battante marchant en descente dans un mélange de « pudding au chocolat » composé de boue et/ou merde de cheval et/ou merde de mulet et/ou merde de vache et/ou merde d'âne.
Bref, nous sommes arrivés à notre camping pour le coucher complètement trempé jusqu'aux os. La nuit précédente, nos tentes avaient été installées sous un genre d'abris tempo pour les protéger des intempéries. Je savais que ce ne serait pas le cas ce soir et que nous dormirions à ciel ouvert. Cette pensée me déprimait profondément. Or, miracle, comme nous étions seulement 3 tentes, Luis notre homme de cheval avait réussi à négocier que nos tentes soient montées dans un genre d'étable. Mon héros! Il faisait très humide, mais au moins nos tentes étaient protégées de la pluie. J'ai donc pu dormir un peu plus que la veille.
Jour 3 - Chaullay (2 900 mètres) - Playa (2 400 mètres)
La pluie étant tombée une partie de la nuit, rien de notre équipement n'avait vraiment pu sécher. Heureusement, la pluie avait cessé au matin. Avec un certain dégoût, mais optimiste pour la suite, j'ai remis mes bas et bottes mouillés pour le 16 km de la fin. Ma santé était encore cependant fragile et des crampes intestinales ont fait que j'ai dû passer plus de temps sur le trône rustique (j'ai d'ailleurs manqué le remplissage des bouteilles d'eau par le fait même) que je ne l'aurais souhaité. Changement complet d’écosystème, nous étions passés des terres rocheuses, glacées et arides des hauteurs à la forêt tropicale pour une belle randonnée sous une alternance de soleil et de nuage.
J'ai beaucoup aimé cette partie, car en plus d'avoir une météo clémente, la route consistait en une belle suite de montées et descente, de cascades, de paysages spectaculaires, de jungle, de papillons qui dansaient autour de nous, de fleurs et de végétation luxuriante. En plus, il y avait des fraises sauvages! Du pur bonheur.
La seule ombre à mon bonheur est qu'une bestiole avait eu la gentillesse de me piquer juste en haut de la cheville droite. Le tout avait bien entendu enflé en fou, donc 16 km avec des bottes de marche frottant bien à souhait sur la plaie, je peux vous confirmer que c'était pénible. Nous avons fait en un temps record notre route (4h30 au lieu de 6h). Nous sommes arrivés à l'heure du lunch content, mais affamé. Nous aurions dû avoir le temps d'aller à une source d'eau sulfureuse, mais notre guide a finalement (à notre grande tristesse) arrangé notre transport différemment et nous sommes parties en minibus vers la station de train tout de suite après la fin du repas. La route était vraiment dangereuse aux standards nord-américain (une fille a même eu une attaque de panique lorsque nous avons dû traverser le torrent d'une chute qui se jetait dans un précipice sans garde de fou à notre droite - j'avoue que j'ai eu très peur aussi) Nous sommes cependant arrivées à temps pour prendre le train de 15h et nous avons quitté la nature pour retourner à la ville. La balade en train était magnifique. Le train était très luxueux et avait de grandes vitres (même au plafond) pour nous permettre d'admirer le paysage. Nous aurions pu marcher cette portion, mais j'étais vraiment contente d'être dans le train, d'autant plus que la pluie s'est remise à tomber! Arrivée à Aguas Calientes, quel grand bonheur que de savourer une douche chaude après 3 jours de marche intense.
Finalement, même si j'étais la doyenne du groupe, je me suis bien débrouillée et je suis très heureuse d'avoir pu vivre cette expérience :)
Quelques infos utiles :
- L’Inca trail est la piste de randonnée la plus achalandée pour se rendre à Machu Picchu. Elle est moins difficile que la piste de Salkantay, mais comme les animaux ne sont pas admis dans la piste, ce sont des humains qui portent les équipements de campement ce qui double la grosseur des groupes. Il faut d’ailleurs un permis spécial pour faire cette route et il est conseillé de réserver plusieurs mois à l’avance
- Pour a trek, j’ai utilisé la compagnie Salkantay Trekking que je recommande chaudement. Ce n’est pas la compagnie la moins chère, mais la nourriture est vraiment excellente (j’avais des végétariens et un intolérant au lactose dans mon groupe)
- Il fait froid en altitude. Je sais que ça semble une vérité de la palisse, mais c’est le cas. J’avais avec moi cette petite lampe qui m’a beaucoup aidé à chasser l’humidité de ma tente et un sac de couchage – 20C.
- Il est possible de monter à pied pour vous rendre d’Agua Caliente au site de Machu Picchu. La randonnée prend environ 90 minutes et vous devrez partir dans le noir si vous souhaitez espérer arriver avant les premiers autobus. La route n’est pas très visible.
- Il faut acheter à l’avance les billets pour monter le pic de Wayna Picchu. Seulement 200 personnes peuvent le faire par jour. J’avais acheté mon billet à travers la compagnie de randonnée pour environ 12$.
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