20 mai
Wow, 3 jours sans internet, je ne pensais pas pouvoir survivre à ça ;)
Ce billet vous parvient en direct de la terrasse de mon hôtel sur la côte est entre Jameluk et Butunan. La beauté de visiter un pays en voie de développement, mais ayant un gros tapon de touristes, c'est qu'il est possible de trouver un petit hôtel sympathique, calme, pas trop cher, avec WiFi, dans un bled semi-perdu où les lumières en bord de route sont inexistantes.
Ceci a pour effet de réduire de façon admirable la pollution lumineuse, et de me donner, par cette nuit de lune basse, un ciel étoilé de la mort. Ajoutez à ça le doux bruissement des vagues et une petite bise dans les arbres, et on approche du nirvana.
Aujourd'hui, je suis partie au petit jour de ma pension à Tirta Gangga direction le temple de Besakih, le plus gros et le plus ancien temple de Bali. Ce site est si important que tous les fidèles de l'île doivent au moins essayer de le visiter une fois dans leur vie.
Heureusement, ma stratégie de visiter avant 10 am les grands sites touristiques porte vraiment fruit et il n'y avait pas un chat lors de mon arrivée. Selon le Lonely Planet, il est possible de visiter le temple sans guide. J'ai essayé fort, mais à un moment donné, je n'ai pas eu le choix, car je sentais que j'offensais les gens et ce n'était pas mon but. La bonne nouvelle, c'est que mon guide m'a trouvé ben sympathique et il m'a apporté avec lui en haut de la montagne dans le plus haut des temples et il m'a expliqué les différents rituels en me les faisant vivre. J'ai donc prié Brhama, Shiva et Visnou avec les tites fleurs pis toute, pis toute.
Il a bien entendu fallu que je fasse un don et comme j'avais seulement des 10$ (100 000 Rp ce qui est une fortune ici) et que le temple ne rend pas la monnaie, ben ça m'a coûtée plus cher que si j'avais pris un guide au début (car il a aussi fallu que je donne un 100 000 rp à mon guide). Personne n'aime se faire embobiner. Mais bon, dans ce temps-là, ben tu relativises et tu te dis qu'à la fin, tu vas rentrer dans ton budget pareil et ya une famille qui va manger pendant une semaine grâce à toi.
La visite du temple s'est bien passée, mais certains touristes agissent vraiment comme des sauvages. J'ai malheureusement pu voir de la moronnerie occidentale, qui m'a fait comprendre pourquoi les "gardiens du temple" insistent tellement pour nous accompagner. Tu es dans un temple baswell, les gens viennent ici pour faire des cérémonies très spéciales, ne va pas te mettre dans leur face et prendre des photos sans t'assurer que c'est ok... Et un paréo de bob l'éponge (sur une adulte en plus) ne constitue pas selon moi un sarong acceptable...
De retour en bas, j'ai retrouvé Sudi, mon chauffeur du jour, pour aller diner dans un petit Warung sur la route. Malheureusement, ce ne sont pas tous les restos qui sont créés égaux. La nourriture de ces genres de dépanneurs/cafés en bord de route est ridiculement peu chère, mais souvent assez ordinaire. Mon diner était ok, mais sans plus.
Sur la route d'Amed, j'ai discuté longuement avec Sudi sur le rôle des hommes/femmes à Bali. Voilà 9 mois que Sudi est marié, et sa femme accouchera de son premier enfant dans 2 mois. Il m'expliquait que sa femme venait d'un village très pauvre, qu'elle savait lire et écrire, mais pas plus. Il m'expliquait aussi qu'elle était de nature assez timide et plutôt méfiante face aux étrangers. Pour eux, il est difficile d'avoir accès à la culture des autres et il souhaitait qu'elle s'ouvre plus.
C'était très intéressant de l'entendre faire des phrases du genre "J'aime ma femme, c'est une femme traditionnelle balinaise, elle va rester à la maison, s'occuper des enfants, cuisiner, faire la lessive, les offrandes, le ménage, amener les cochons dans le champ de riz, travailler dans la rizière alors que moi je fais le taxi. Mais, j'aimerais ça qu'elle face aussi autre choses, qu'elle s'éduque un peu, qu'elle apprenne l'anglais, qu'elle parle aux étrangers." Probablement, qu'il n'a pas encore saisi que si sa femme s'éduque, elle n'acceptera plus aussi facilement de faire toutes les corvées pendant que son homme joue au soccer ;) (oui, les femmes travaillent généralement sans répits du levé du jour à son coucher, alors que lorsque les hommes n'ont pas de travail, ils relaxent.)
Arrivée à Amed, j'avais en tête de rester dans un des hôtels suggérés dans le guide Lonely Planet, mais finalement, avec l'aide et les encouragements de Sudi à ne pas juste me fier aux recommandations du guide, j'ai pu trouvé quelque chose de bien pour vraiment pas cher.
Je suis quand même allée souper dans un des restos d'hôtel suggérés dans le livre, car je souhaitais avoir au moins un bon repas dans ma journée étant donné que mon déjeuner et diner avait été moyen.
Je n'ai pas été déçue. Après avoir savouré une limonade à l'arak (alcool local de palmier fermenté) au soleil couchant, j'ai mangé un bon filet de mahi-mahi (un tantinet trop cuit cependant) dans une sauce au homard servi sur un lit de pétoncles et bordé de patates pilées grillées au four (genre dessus de pâté chinois). Le tout servi avec une croquante salade.
Petit bonus « entertainment» avec le souper, le resto offre des spectacles de danse Legong tous les jeudis. Une danseuse, une chanson, une pause. Pas trop intrusif et intéressant pour moi qui n'avais pas eu l'occasion de voir ce style de danse encore.
Informations utiles
- Besakih est un beau temple, mais il vous sera quasi impossible de le visiter sans avoir de guide. De grâce, soyez respectueux! Rendu au poste de billet, vous devrez monter vers le temple en haut de la pente (environ 10 minutes de marche). Si vous y allez tôt, j'y étais à 9h, les vendeurs n'auront pas encore ouvert leur boutique.
- Sur la cote d'Amed, je suis resté dans les bungalows du Bali Jegeg situé sur le long de la route de la place à Bunutan, juste après la plage de Jemeluk. Assez près de la plage de Jemeluk pour aller faire de l'apnée à pied et assez près à pied de Santai et Aiona qui sont de bonnes options de repas.La plage face à l'hotel n'est pas super, mais les lieux sont biens. Les déjeuner ne sont pas très bons. Je n'y ai pas pris d'autres repas.
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